Le plus souvent, il est quasiment impossible de comprendre Devos. C'est comme s'il vit dans un autre monde, dans une bulle à part. Débrouillard depuis son plus jeune âge, il n'a jamais perdu la curiosité qui le caractérise. C'est comme s'il était une espèce d'éponge prête à tout absorber, à tout découvrir, mais les années qui sont passées l'ont bloqué à faire des tâches répétées et redondantes qui ont fini par détruire une partie de ses ambitions. Vivre sur l'Odyssée, c'est vivre limité. Bien qu'il ait toujours eut conscience de son rôle, de l'importance de ce qu'il faisait, il n'a jamais cessé de vouloir autre chose. De vouloir plus. Incroyablement précise et réfléchie dans ses manipulations, l'erreur est presque inconcevable pour lui. Lorsqu'il touche à une machine, qu'il écrit quelque chose, qu'il met en place un programme, qu'il vérifie, il sait exactement ce qu'il doit faire. Il a su développer une parfaite maîtrise de soi avec le temps, nourrissant une arrogance et une individualité qui l'ont souvent mis à l'écart lors d'événements communs. Ce n'est pas grave, cela ne l'a jamais atteint. Il n'a pas vraiment réussi à développer de lien réel avec les autres et se contente de croire que c'est mieux ainsi. Dans le fond, c'est aussi ce qui le pousse à être trop direct, à ne pas se cacher. Devos n'a pas froid aux yeux, il n'a pas peur de ramener les autres à la réalité avec des mots. Il est possible de croire qu'il est impulsif, qu'il devrait réfléchir avant de parler, pourtant, c'est le cas. Devos est méticuleux, stratège, logique. Il a parfois l'impression d'être une machine lui-même, prenant en compte toutes les probabilités qui s'offrent à lui, évaluant les situations avec le moins de pertes, mettant en place les comportements les plus avantageux. Mais Devos est aussi obsédé. Obsédé par tout ce qui permet de continuer la survie de l'humanité. Il a longtemps douté d'un retour sur terre, se mettant à imaginer la façon à laquelle l'Odyssée pouvait évoluer. Car c'est sans doute là son plus gros problème : ils n'ont aucun moyen de grandir, de créer de nouvelles choses, d'améliorer leur survie, coincé dans un environnement qui a plus de cent ans et qui ne demande qu'à être entretenu. À ses yeux, il était évident qu'une date d'expiration allait bientôt apparaître. Que ce n'était qu'une question d'année, probablement. Pire, il s'est rapidement rendu compte des problèmes hiérarchiques et s'est retrouvé à développer une colère silencieuse envers ceux qui croyaient être au-dessus des autres. Ceux qui, pensaient mériter plus que les autres. Ceux qui commandaient et prenaient des décisions pour les autres. Devos est révolté, mais il connaît les règles, tout comme il sait qu'il y a toujours des failles. C'est d'ailleurs l'une de ses spécialités, remarquer les opportunités et savoir quand il est possible ou non, de contourner une règle sans être vu ou remarqué.

Devos n'a jamais eu de mal à dévorer les connaissances qu'on souhaitait lui donner. Pire, il n'hésitait pas à prendre les devants, à vouloir plus. La pression que les ainés avaient posée sur les épaules de la nouvelle génération ne l'avait pas empêché de suivre son instinct. De comprendre qu'il pouvait faire plus. Il s'est retrouvé en informatique, formé à s'occuper de la sécurité des programmes mis en place au sein du vaisseau. Envoyé dans le domaine de la robotique, il fait partie de ces informaticiens qui, chaque jour, passent leur temps à vérifier, à réguler, à mettre en place le nécessaire pour qu'il n'y ait aucun dysfonctionnement. Avec son père mécanicien, il s'est souvent retrouvé à l'apercevoir non loin, à l'entendre, à le voir travailler. Son quotidien était dicté, rythmé de la même manière et pendant des années Devos a subi des horaires stricts, ne lui permettant pas d'explorer grand-chose. Cependant, avant d'arriver sur Terre, lui et d'autres s'était retrouvé face à des problématiques informatiques dues à la vieillesse de l'engin. Un programme informatique n'a pas d'âge, cependant, les outils nécessaires à sa mise en place se dégradent. Calme et discret, Devos passait le plus souvent inaperçu. Cela ne l'a pas empêché de vivre, tout simplement. Il a pourtant été, souvent, la cible des conversations. D'une part, parce qu'il semblait être (et croire, d'après les rumeurs) meilleur que les autres, plus intelligent, plus malins ce qui souvent, était énervant. D'une autre, il ne ressemblait en rien à sa mère dont la popularité était sans précédent. Il semblait toujours décevoir quelqu'un, alors forcément, il préférait rester seul.




Une tentative désespérée. L'arche a toujours fonctionné sur le principe du sacrifice. Devos l'a toujours compris. Plutôt mourir seul pour les autres, plutôt que de mourir tous ensemble. Alors la justice est féroce. La justice se base sur des principes fondamentaux qui ne peuvent être détournés. Et ils avaient sous la main cent jeunes, cent gamins qui s'étaient retrouvés enfermés, condamné. Cent gamins qui ne le méritaient peut-être pas. Aux yeux de Devos, une justice trop stricte est une mauvaise justice. Il n'est pas impossible que son opinion sur la justice et les Cents soient en partie liées à l'histoire de sa famille et à l'éjection de ses grands-parents maternels quand il était plus jeune, mais au fond, il a la sensation qu'envoyer les Cents, c'était comme les tuer. Il n'y avait aucune garantie de survivre sur terre. Aucune preuve. Plutôt laisser la mauvaise graine mourir. Une idée stupide. Parce qu'ils ont survécu et il y a peu de chances que ladite mauvaise graines les aide aujourd'hui. Encore une fois, c'était un défaut majeur du plan hiérarchique des Odysséens. Ils pensaient que les Cents étaient acquis, que c'est leurs prisonniers, qu'ils feraient ce qu'ils voudraient. Une bêtise. Cela n'a fait qu'augmenter la révolte qui vivait en son âme. Cela n'a fait que l'encourager à s'approcher des rebelles et à vouloir changer les choses.



Inconfortable. Les bases que Devos a sur la terre se sont vite envolée lorsqu'il s'est rendu compte que ce qu'il avait prévu, est arrivé. Autant le dire tout de suite, Devos déteste la terre. Il ne sent pas à sa place, presque démuni de tout son savoir face à des éléments naturels et incontrôlables. Dans l'espace, tout était tellement contrôlé, que Devos est perturbé par le changement brutal du climat et de l'environnement. Il n'aspire qu'à trouver ses marques, tout comme il aimerait retourner en arrière. Une chose pourtant, grandie en lui. Les problèmes qui tombent sur les siens, permettent de pousser Devos à réfléchir d'une tout autre façon. De modifier sa logique, d'envisager de nouvelles possibilités. Malgré ses envies secrètes de retourner dans l'espace, Devos se rend compte que les barrières qui le limitaient là-haut, se sont brisés. Alors non, il ne faisait pas partie de ces hommes avides de retrouver la terre qui était là leur. Il fait partie de ceux qui ne se voilent pas la face et qui savent qu'en étant né là-haut, ils ne considéreront jamais la planète comme leur maison. Cela ne l'empêche pas aujourd'hui, de chercher du positif dans une situation catastrophique.



Il regrette ne pas avoir été plus ouvert avec ses parents. Ne pas avoir essayé d'expliquer qui il était, ce qu'il pensait. Il regrette que son père subisse aujourd'hui le vide que sa mère a laissé, disparue dans l'autre partie de l'arche qui se trouve sans doute au fond de l'océan. Ils sont beaucoup moins nombreux maintenant et c'est terrible. Terrible, parce que beaucoup souffrent, beaucoup se sont retrouvés à perdre des gens qu'ils aimaient et Devos s'était senti encore plus inhumain qu'il n'avait déjà l'impression de l'être. Les sentiments rapprochent, permettent de créer une communauté forte. Il n'avait rien ressenti, lui. Ni la joie d'être vivant. Ni la joie d'être sur terre. Ni la peine de ne plus avoir sa mère. Ni d'empathie pour son père. Peut-être qu'il devrait faire plus attention à ceux qui l'entourent. Peut-être qu'il devrait essayer de participer davantage, maintenant qu'il n'était plus emprisonné dans la routine de son rôle. Devos est seul. Il l'a toujours été. Il regrette de ne pas avoir essayé de changer ça. Il était finalement, plus un robot que les autres. Il regrette aussi de ne pas avoir trouvé de solution, lui qui avait quelque part, prédit la chute. Prédit que tout finirait par revenir là tout avait commencé : sur terre.



Devos ne sait pas quoi penser des autres. Des survivants qui n'ont pas eu besoin de quitter la planète pour vivre. Avec ce qu'on lui a appris plus jeune, il sait que c'était loin d'être facile et que physiquement et mentalement, ils sont complètement différents des Odysséens. De loin, Devos a vu des Terriens. Des gens de la civilisation Naoris. Des gens qui maitrisaient parfaitement la langue et qui semblent connaitre tout ce qu'il faut savoir sur la forêt. Ses avantages, ses défauts... Il fut un temps où Devos était au courant de tout. Il gardait un oeil sur les traces informatiques qu'il avait sous la main, étudiait les statistiques, s'ennuyait en vivant virtuellement la vie des autres. Aujourd'hui, il est privé de tout ça. Il doit faire face à sa propre mémoire, parfois trop concentrer sur des détails qui sont importants pour lui, mais pas pour les autres. Il sait qu'il y a d'autres Terriens et qu'ils sont trop peu nombreux pour réellement pouvoir se défendre contre eux. Tout comme il sait que les échanges sont nécessaires, primordiales. Qu'ils ne peuvent pas compter sur ce qu'ils savaient de la terre, puisque la terre avait changé.



Quitter les siens serait suicidaires. Devos n'est pas bête et il a un esprit bien trop logique pour s'autoriser à croire qu'il peut se débrouiller seul. Ce n'est pas le cas. Puisque électroniquement, plus rien ne fonctionne depuis la chute de l'arche sur terre, Devos ne doit plus s'occuper de ses tâches habituelles. Cependant, il peut se débrouiller pour transformer ce qu'ils possèdent, pour changer les objectifs de base de leur matériel. Chargé de la sauvegarde des ressources qui ont été épargnés, il fait partie de ce groupe d'informaticien qui cherche une solution quant à l'énergie manquante qui pourrait remettre en marche certains éléments. Il s'occupe également du recyclage global, de la création de ce qui est nécessaire à tous. Il bricole, il se débrouille et use de ses facultés autrement. Il fait ce qu'il peut, dès qu'on lui demande. Il a complètement changé de rôle et c'est mieux. Personne ne sait à quel point ça lui fait du bien. À quel point son âme tout entière avait eu besoin de ce changement majeur. Cependant, il n'oublie pas sa colère contre la hiérarchie. Il ne peut pas. Il sait que les choses doivent changer et la manière dont tout s'est mis en place rapidement lui a prouvé que tout est encore mal foutu. Qu'il faut encore se battre pour des changements. Que rien n'est encore gagné.



Une peur simple de la mort et de la disparition. Jusqu'ici, Devos se savait hors de danger dans l'espace. Il avait conscience que mourir était plus un choix là-haut, mais sur terre, tout est différent. Le danger perpétuel qui l'entoure le terrifie. Il ne s'est jamais préoccupé de lui-même, mais voilà maintenant qu'une partie de lui devenait égoïste face à la réalité du monde. Survivre était une chose qu'il n'avait jamais expérimentée de cette façon. Il a également développé une peur des Terriens. Jusqu'ici, il n'a que très peu d'informations sur les autres et son rôle parmi les Odysséens ne lui permet pas de quitter leur campement. Quelque part, c'est mieux ainsi. Quelque part, il sait aussi qu'il devra un jour où l'autre s'aventurer tant les expéditions deviennent de plus en plus essentielles à la survie de chacun. Il redoute les rencontres, il redoute ne pas être capable de pouvoir faire face à quelqu'un qu'il ne peut pas résonner. Car Devos aime parler lorsque c'est nécessaire. Qu'on ne le comprenne pas, c'est une chose. C'est habituel. Mais qu'aucun de ces mots ne touche, c'est presque gravissime. La communication est essentielle, indispensable et l'incompréhension que les autres avaient de lui, ne l'empêchait pas d'interagir avec eux.

Albert Acciaro et Evelina Acciaro ont survécu à la Troisième guerre mondiale en travaillant sur un projet spatial international conçu pour faire survivre l'humanité. Greffés à la station Européenne, ils ont embarqué avec eux un fils de 16 ans, Dominic. Il faisait partie des enfants de ceux qui avaient fondé la station, mais n'avait pas les capacités et l'intelligence d'aider dans les tâches les plus hauts placés. Alors les Acciaro sont passés de ces gens populaires, jusqu'à finir ces dernières années à Waldon. Il faut dire, Devos est le quatrième Acciaro à être né dans l'espace. Et il n'est pas forcément le plus apprécié. Très à cheval sur l'idée de sauvegarder l'humanité, Dominic Acciaro a épousé Alana dès sa majorité, mais il faudra attendre presque quatorze ans avant la naissance de Patricio Acciaro, futur membre haut placé du conseil Européen, qui a su suivre les règles et l'exemple d'Albert et qui, par la même occasion n'a pas manqué à ses tâches. En 2054, c'est la naissance de Fillipe Acciaro, le père de Devos. Très vite peu enclin à écouter ce qu'on lui dit, il est responsable de transfert de sa famille d'un coin à l'autre. La déchéance, surtout pour Patricio à qui on retire les droits et les avantages. Sa femme en a également souffert, se retrouvant alors dans une phase de dépression qui ne s'en ira jamais. Fillipe, lui, préfère être un homme ordinaire. Le poids du nom a des défauts, mais il fait tout pour prouver qu'il ne vaut pas plus que qui que ce soit d'autres. Simple mécanicien, il fait partie de ces hommes qui s'occupent de la main-d'oeuvre et à qui on ne demande pas plus. Il épousa Arianna en 2075, après avoir succombé au charme puissant de cette fille qui s'occupait principalement de distribuer les rations alimentaires. Arianna fait partie de ces personnalités de Waldon qui apaise et font sourire. Elle était l'amie de tous, en quelque sorte. Et puis en 2081, c'est Devos qui voit le jour. Encore un garçon qui allait permettre au nom de survivre. Il a douze ans quand il voit les parents de sa mère se faire arrêter puis condamner à la sanction capitale. Il n'a jamais vraiment compris pourquoi, ni même ce qui s'était réellement passé, mais une chose était certaine, ce qu'ils avaient fait, étaient nécessaires et ils étaient prêts à mourir pour le faire. Aujourd'hui âgé de trente-cinq ans, Devos semble être le dernier des Acciaro. Comme son père et son grand-père avant lui, il maitrise parfaitement l'italien, un héritage précieux, mais inutile à l'heure d'aujourd'hui. Contrairement à d'autres, il ne s'est jamais marié et n'a jamais pris la peine d'y réfléchir. En 2116, seul son père est encore en vie. Sa mère était à bord de la partie de l'arche qui s'est détaché lors de la descente sur terre.

DERRIÈRE L’ÉCRAN

Je m'appelle elodie/elow et j'ai 24 ans. Vous pouvez donc vous en douter, je suis une fille. J'ai connu le forum grâce à un super sushi (murphy) et je le trouve génial. Si j'ai un DC, je ramène l'autre murphy.. Si possible, je n'aimerais pas avoir un parrain afin de m'aider à l'intégration et la compréhension.


Mon personnage est un scénario créé par Murphy et je vous autorise à en faire un scénario si mon compte se retrouve supprimé.